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La petite chronique urbaine de Dominique

Icesave. Le mot à ne pas prononcer, à ne pas écrire – à ne plus écrire. Un logo et un mot qui était ressassé presque en boucle sur les chaînes de télévisions, qui apparaissait sans fin sur les médias sociaux, qui poussait soit au débat impossible soit à l’activisme coup de poing pour ceux qui ne voulaient pas entendre parler de négociations. Le mot qui aujourd’hui rend les citoyens comme les politiciens soit fiers d’avoir eu rétrospectivement raison, soit reconnaissants à l’ESA d’avoir sauvé l’Islande. Icesave…

Loin de moi la moindre pensée de porter jugement sur le jugement, de prendre parti, de dire « je vous l’avais bien dit » ou bien d’accuser qui que ce soit.

Icesave, qui était le sujet le plus significatif de la crise financière de 2008, sujet des plus techniques représentant la démence des banques et la bulle financière qui a crevé un lundi de septembre 2008, était un peu le symbole de cette crise, avec les quelques 30 soit disants « vikings » de ce monde de la finance. Et d’incertitudes en nouvelles plus ou moins bonnes, Icesave pesait sur le moral de l’ensemble de la population.

Personne ne voulait payer la dette de ces « vikings » et par là même les pots cassés de leur folie collective aux dépens du citoyen de base – mais les accords négociés portaient ils vraiment sur le paiment des dettes de Icesave ou bien sur le fait même de négocier? Par trois fois, après les négociations menées avec les anglais et hollandais concernés par Icesave, les accords passés n’ont pas été ratifiés, deux fois de suite par un référendum qui furent parmi les rares consultations nationales de la République islandaise.

Il ne fut plus de fêtes de fin d’année sans Icesave en exergue du journal télévisé: nouvelles négociations, vote du Parlement, référendum – Icesave revenait toujours gâcher ces noëls sacrés dans la famille islandaise.

Aujourd’hui, la nation a eu l’occasion d’exprimer sa joie, joie d’avoir gagné à la cour de justice de l’AELE et d’avoir obtenu gain de cause, le pays n’est pas responsable de la dette des « vikings » irresponsables. Mais aussi joie de pouvoir envisager des jours, des mois et des années sans Icesave. Il y eu bien quelques politiques pour clamer « on l’avait toujours dit », le Président qui a joué un si grand rôle dans le processus global par son refus d’entériner les décisions du Parlement n’a fait aucun commentaire, il y eut bien des échanges acides sur Facebook qui ont fini par disparaître. Et les avoirs de la Landsbanki suffiront pour payer l’immense dette de Icesave, comme celà fut d’ailleurs dit depuis le début.

Il restera dans la mémoire collective au delà de la démence spéculative des banques, le fait que l’Angletterre a appliqué à l’Islande sa loi anti-terrorisme, que les pays nordiques ne se sont pas particulièrement solidarisés avec la petite Islande en dehors des Iles Féroés, que l’Union Européene a joué un rôle peu clair au moment où les négociations d’adhésion étaient en cours et n’emportaient déjà pas l’enthousiasme du public…

Icesave? c’était au sujet de quoi déjà?

À propos de Dominique

Slow foodienne à 100%.

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