Crimes glacés, recettes d’assassins gastronomes ?

Avant de recevoir l’ouvrage qu’Anne Martinetti et Guillaume Lebeau ont eu la gentillesse de m’adresser, allez savoir pourquoi, je m’attendais à trouver un roman policier. N’étant pas, loin s’en faut, un grand amateur du genre, j’ai d’abord craint de demeurer quelque peu froid à la perspective d’ingurgiter ces Crimes glacés-ci.

La vue certes furtive de ce fouet de cuisine gisant dans une petite flaque rouge sur la première de couverture aurait dû m’alerter : même avec beaucoup d’imagination, il eut fallu être un sacré tordu pour trouver un moyen efficace d’occire son prochain avec semblable instrument.
recetteJe me fourvoyais. Anne et Guillaume ne sont pas des gastronomes psychopathes. Et Crimes glacés n’est pas un roman policier. C’est un livre à géométrie variable à ouvrir sur un plan de travail ou bien à laisser reposer sur une table de chevet. Au choix. Confectionnez une cinquantaine de recettes culinaires inspirées de romans Noir nordiques, ajoutez de savoureux extraits des récits en question, saupoudrez de nouvelles inédites et malaxez l’ensemble avec une approche historique du polar scandinave. Vous obtiendrez cet OVNI culitéraire.
Feuilleter « Crimes glacés » c’est comme extraire quelques-unes des aventures palpitantes de vos auteurs favoris pour les faire dorer à feu doux dans vos casseroles. A moins qu’il ne s’agisse d’une invitation à entrer dans l’intimité de Kurt Wallander, d’Erlendur Sveinsson, d’Einar, de Mikael Blomkvist… dans l’intimité de l’un de vos personnages préférés donc, afin de lui préparer un repas digne de ce nom. Il n’est pas si courant d’aborder un genre littéraire par le biais de l’univers gastronomique qu’il suggère.

Pour créer ces 50 recettes de Suède, d’Islande, de Norvège, du Danemark et de Finlande, les deux auteurs ont goûté, humé, dévoré les récits des plus grands écrivains contemporains du genre. Les préparations culinaires qui nous sont offertes s’accommodent fort bien des narrations policières qui les ont inspirées.

Cerises sur la gâteau : Arni Thorarinsson a rédigé la préface et l’éditeur n’a pas lésiné sur la qualité de l’objet. La finition est soignée, les photos en couleurs et la couverture dotée de rabats fort utiles (puisqu’ils servent de marque-page).

« Et vous, votre « polar scandinave », vous l’aimez saignant ou à point ? » interrogent les auteurs à la fin de leur introduction. A vous de répondre !

recette

« Crimes glacés »
d’Anne Martinetti et Guillaume Lebeau
Aux éditions Marabout
220 pages – 15,90 euros
 

À propos de eric

Chroniqueur taquin en phase d'apprentissage.

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un commentaire

  1. Cette belle mise en valeur m’a immédiatement fait penser à « Rigning í Nóvember » de Auður Eva Ólafsdóttir aux éditions Kilja (« Embellie » aux éditions Zulma en France), ce livre se termine par le chapitre « Quarante-sept recettes de cuisine et une recette de tricot » qui « interviennent au fil de Rigning í Nóvember » (dixit).

    Truculent!!

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