police islande

24h de la vie d’un policier

Député, Ministre, responsables politiques, professeurs, dirigeants d’entreprise, musiciens… Outre le plaisir que me procure cette occupation, l’intérêt de papoter sur Vivre en Islande tient aussi au fait que je rencontre des femmes et des hommes que je n’aurais très certainement jamais eu l’occasion d’aborder en d’autres circonstances. S’il y a quelques années on m’avait par exemple prédit que je partagerais un jour l’intimité d’un policier Islandais, sans doute me serais-je gaussé comme une baleine. Malgré les rares opportunités qui s’offrent aux cétacés du coin de barboter gaiement comme des poissons dans l’eau. Il y a quelques mois, Dominique m’a gentiment proposé de rencontrer Sveinbjörn Ólafur Ragnarsson, représentant des forces de l’ordre basé à proximité de Reykjavik.

police islandeMa connaissance du policier français s’avère -fort heureusement- limitée. Je suis toutefois tenté d’affirmer que le policier islandais est bien plus détendu que son homologue hexagonal. Voire qu’il est aussi plus courtois, plus accessible et moins « déconne pas j’suis un cow-boy » dans son comportement. Vous me direz que 24h passées en compagnie de Svenni ne peuvent suffire à généraliser une situation qui ne peut être par ailleurs comparée avec celle de la France. Sauf que je ne me situe pas le moins du monde dans l’analyse objective mais dans l’observation personnelle. Cela étant dit, c’est pas faux :

Plus de chance de lire le récit détaillé d’un meurtre sanglant dans le dernier Indridason que dans Fréttablaðið !

Bien que l’habitude tende à changer, la nation viking demeure l’un des rares pays au monde où les habitants laissent leur maison ouverte. La plupart des quelques 600 policiers de l’île ne portent pas d’armes à feu. Et sur les 10 dernières années, l’Islande a enregistré en moyenne moins de 2 meurtres par an. Pas de quoi fouetter un ours polaire. Il a même fallu attendre la fin de l’année dernière pour que soit annoncé le décès d’un forcené abattu par une équipe spéciale de la police islandaise. Une première !

police islande

Alors adieu scoop hémoglobiné ! J’espérais au moins assister à la verbalisation d’un dangereux garnement arrêté pour un excès de vitesse en skate. Mais ce jour-là, rien ! Pas la moindre infraction au code de la route. Pas l’ombre de la queue d’un refus de priorité à un passage piéton. Après avoir partagé sa pause café au commissariat, je me bornai à zoomer sur l’appareillage sophistiqué du véhicule à l’arrêt de Svenni, confortablement installé à l’arrière, et à observer les enfants se rendre à l’école ou les voitures défiler tranquillement sur Reykjanesbraut.

La prochaine fois, je suivrai ses collègues un samedi soir dans le centre de Reykjavik. Les nuits peuvent y être autrement plus animées.

Police Islande : les étapes clés

Il faut attendre la seconde partie du XIIIe siècle et le rattachement de l’île à la couronne Norvégienne pour que le maintien de la loi soit confié à des « shérifs » (sýslumenn). Au milieu du XVIIIe, avec l’essor industriel de Reykjavik, des « veilleurs » sont engagés pour assurer la sécurité des nouvelles installations. En 1803, un décret Danois octroie à la capitale son indépendance juridictionnelle; deux policiers de Christian VII assurent l’ordre public sous l’autorité d’un magistrat. Ce n’est qu’au début des années 1930 qu’une loi fixe les droits et les devoirs des forces de police et confie à l’Etat leur financement. Modifiée en 1972, elle fera notamment des policiers des fonctionnaires de l’Etat et non plus des salariés des collectivités locales. A l’exception de la Police de l’Air qui dépend du Ministère des affaires étrangères, les 25 départements de la police en Islande (Gardes côtes inclus) sont encadrés par un Commissaire National (Ríkislögreglustjórinn) et évoluent sous la tutelle du Ministère de la Justice.

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2 comments

  1. Bravo pour ce regard « objectif » !
    Lequel objectif n’est pas souillé de la moindre goutte d’hemoglobine ! Les amateurs de sensations fortes en seront pour leurs frais …

    Pour ce qui concerne le site: c’est un sans faute ! Tout y est, la vidéo, le son (top Arstidir), la fraicheur, l’humour et tout ça sans temps mort ….. Bravo, il faut continuer !

  2. Pour ceux qui lisent l’islandais, le site de la police sur FB « Lögreglan á höfuðborgarsvæðinu » est particulièrement intéressant. On y trouve des poèmes, des anecdotes amusantes, des conseils genre : aujourd’hui, il vaut mieux lire un bon livre et téléphoner à vos amis plutôt que sortir, les annonces des lieux où ils seront (limitation de vitesse, etc…).
    On a l’habitude de dire aux enfants qu’en cas de problème, leur meilleur ami est un policier.
    Ce qui ne les empêche pas d’être efficaces lorsqu’il le faut. Mais avec courtoisie. Même le samedi soir, lorsqu’ils ramassent trois fois dans la nuit le même individu « rond comme une queue de pelle » !
    Une particularité également, en ce qui concerne la sécurité routière : dans les zones résidentielles, la vitesse est limitée à 30 km/heure. et en plus, il y a des « brise-vitesse », des chicanes …. Impossible de rouler plus vite.
    Bref, tout est fait pour inciter à la prudence.

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