In memoriam

L’autre jour, je suis allée avec ma mère saluer la mémoire d‘un des anciens du village, Sali. L’église était remplie de visages familiers, ceux de toute une vie. J’étais surprise de constater à quel point j’étais émue en écoutant la pasteure raconter la vie de Sali et de sa femme Rosa. Peut-être parce que cela me rappelait les funérailles de mon père, il y a tout juste 18 mois. Mes parents, tout comme Sali et Rosa, furent parmi les premiers habitants du village. Ils avaient parié sur un avenir pour eux et leurs familles à cet endroit où les chemins se croisent. Ils ont bâti leurs maisons qui chacune portait un nom, à l’époque il n’y avait pas encore de véritables rues.

Les premiers jours après la mort de mon père, on recevait plein de visites de la famille et d’amis. On s’asseyait autour d’une table, café et « kleinur » à la main, et nos invités nous racontaient des histoires de mon père. Sa jeunesse, sa gentillesse, son rire, son humour, son amitié, son courage… On a rigolé ensemble de toutes ces histoires, larme à l’oeil.

J’avais l’impression de découvrir un côté de mon père qui m’était jusqu’alors inconnu. Un jeune homme, ambitieux et aventurier, rêveur, passionné, sans souci. Cela m’a fait penser à l’image que nous donnons de nous à nos enfants. Personnellement, j’essaie de convaincre ma fille que tout va bien, toujours, que je gère à merveille nos emplois du temps respectifs, je cache mes larmes lorsque je me sens submergée et seule, et je prétends avoir les réponses même quand je ne les ai pas.

Cependant, ma fille est intelligente. Je ne doute pas qu’elle est plus perspicace sur mes sentiments et mes états d’âme que je ne le crois. Et d’une certaine manière, j’aimerais autant qu’elle me connaisse vraiment, faiblesses et défauts inclus, rêves et désirs, même si cela sous-entend de me dévoiler comme une personne imparfaite.

Elle est par ailleurs ravie, ma fille, de vivre dans mon village natal. Tout comme moi de mon temps, elle tire confort du fait d’être élevée par toute une communauté. Sali et Rósa étaient les personnages principaux de mon enfance tout comme Ormar et Sigrun, Villi et Duna, Magnus et Bjorg, Tota Hvönn, Alli, Ragna et Steinþór, Kjartan et Dídí, et tous les autres de mon quartier.

Hvernig er veðrið ?

Il pleut, des averses par moment. La neige fond petit à petit, les plus courageux des crocus pointent leur nez. Encore un miracle de la vie.

À propos de Bjorg

Froid aux mains, chaud au coeur

Vous devriez lire

Althingi

Élections législatives islandaises fixées à fin octobre

À quand les élections ? Telle a été la question de l’été, à laquelle la réponse …

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Si vous n\'êtes pas un vilain Troll... * Time limit is exhausted. Please reload CAPTCHA.

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.