Merci Kolla !

L’autre jour, j’étais au supermarché. Un supermarché par ici est également un point de rencontre : on se croise, on échange les nouvelles, on parle de la météo, des candidats aux élections municipales à la fin de mois, de notre joie de constater que les journées s‘allongent, et j’en passe.

J’étais donc au supermarché. En allant vers la sortie, j’ai croisé Kolla, une voisine de ma famille de longue date. Elle a des yeux incroyables : grands et chaleureux, noirs et profonds. Je lui souris, on se dit bonjour et nos routes se séparent.

Et pourtant, je lui dois ma vie, à Kolla.

Cela s’est passé au printemps, je devais avoir 4 ou 5 ans. Je jouais dehors avec des copains et on s’était un peu éloignés de la maison. Un petit lac s’était formé près de la nouvelle route qui traversait le village. Durant l’hiver, il était gêlé mais à ce moment-là, les températures plus clémentes du printemps avaient commencé à faire craquer la glace.

Il était tentant ce lac gelé. On s’amusait à y jeter des pierres et le jeu a pris le dessus. Soudainement, je suis tombée dedans et même si j’essayais sans cesse de me relever, je glissais sur cette surface humide et patinante. J’étais submergée par l’eau froide, je fatiguais.

Chez elle, Kolla était à sa fenêtre d’où elle avait une vue sur le lac. Et elle a m’a vue. Elle est partie sur le champs et elle courait vers lac dans lequel elle est entrée, sans hésiter, pour m’arracher des bras de l’eau.

Je ne me rappelle pas grand chose de ce jour-là, si ce n’est d’être dans l’eau et de me sentir bien. Je flottais, complètement libre et légère dans ce monde transparent. Et tout à coup, un bras est venu perturber ce calme et m’a arrachée de là.

Ma mère, partie à ma recherche, est arrivée en courant alors que Kolla me portait inerte à terre. Stína, la femme de Sveinn, qui est aussi venue en courant, leur a crié : « Portez lui secours! »
Ma mère m’a prise des bras de Kolla et s’est mise à me faire du bouche à bouche. Et je me suis réveillée.

J’ai réalisé quand j’étais arrivée à un âge un peu plus mûr, que je ne lui avais jamais dit merci, à Kolla. Pas vraiment en tout cas. Mon coeur se remplit pourtant d’émotions les plus tendres et généreuses quand je la vois. Et peut-être qu’elle le sent, quand je lui dis bonjour au supermarché, qu’en vérité je luis dis : Merci, Kolla.

Hvernig er veðrið ?

Eh bien, malheureusement, mon oncle Kristján avait raison lorsqu’il prédisait le « hret » de l’agnelage. Ces derniers jours, il a neigé ! Mais, je crois fermement aux jours meilleurs.

À propos de Bjorg

Froid aux mains, chaud au coeur

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