Tournoi vestmanien – Episode 2

Le réveil fut difficile. La nuit avait été courte et bien entendu agitée : j’avais dormi entre deux morpions épuisés, Pablo et un autre. Le premier avait opté pour la position des bras en croix : ma tête servit donc de socle pour l’un de ces bras qui rebondissait sur mon crâne au rythme de mes nombreuses tentatives pour le replier. Et l’autre, appelons-le « mélomane », alterna inspirations et expirations au sons de ronflements et de sifflements parfaitement cadencés. Tant et si bien que j’eus l’impression bien involontaire d’être le chef d’orchestre d’un duo nocturne encore inédit.
L’absence de douche et la vision d’enfants par dizaines, à peine réveillés et déjà frétillant et gazouillant, renforcèrent un peu plus le vague sentiment de m’être embarqué dans un périple que je pressentais fatiguant. Mais alors vraiment fatiguant.
Je passe le descriptif du petit déjeuner, pris dans une cacophonie symphonique, dans une sorte de salle omnisport gigantesque, située à 10 minutes à pieds de notre dortoir et où se retrouvèrent près de 300 joyeux drilles, plus prolixes que jamais.
Nous avons passé le reste de la journée sur les terrains de foot, à regarder et à encourager nos champions en couche-culottes s’activer dans tous les sens, à grignoter des biscuits, à boire du café et à évoquer (en anglais en ce qui me concerne) leurs récents exploits et tragiques désillusions avec des sourires émus.
J’ai toutefois profité de la pause déjeuner pour m’éclipser une petite heure avec un hollandais caméraman et globe-trotter rencontré à Reykjavik et qui nous avait suivi pour filmer les 3 jours du tournoi. Cet intermède fût l’occasion d’une courte balade dans et juste autour de cette petite ville de 4500 habitants. Des maisons, quelques rares restaurants, des maisons, des vitrines présentant les collections printemps-été… 1964, encore des maisons et le port, qui demeure le centre névralgique de l’île, la pêche étant ici, comme dans le reste de l’Islande, la ressource première de ses habitants.En fin d’après-midi, l’équipe de Pablo avait respecté un équilibre d’une absolue perfection : 1 victoire, 1 défaite, 1 match nul. Nous nous sommes tous couchés vers 22h, en écoutant l’histoire que racontait l’un des parents présents. J’étais comme l’un des 40 enfants (enfin) calmes; je me laissais bercer par le flot ininterrompu des mots inconnus propulsés par la voix grave et rauque de l’orateur nordique.

(à suivre)

À propos de eric

Chroniqueur taquin en phase d'apprentissage.

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