Katla : et de trois ?

L’été dernier, après quelques décennies d’un calme relatif, il s’éveillait péniblement. C’est qu’il a le sommeil agité le bougre. Il se tourne, se retourne et se tourne encore. Ses tremblements impromptus causent bien des dégâts alentours. Et puis il ronfle aussi. Au point de faire des bulles qui remontent à la surface de l’eau, tel un garnement jouant dans son bain en fusion. Dixit ceux qui l’observent et s’efforcent d’analyser ses réactions dans l’improbable espoir d’anticiper son saut du lit.  Le géant hiberne depuis bientôt un siècle. Il est fort bien reposé et ne demande qu’à s’étirer largement. Voilà maintenant qu’il gémit, pleurniche, s’impatiente. Depuis peu, il a l’estomac qui gargouille. Il a vu Eyjaf et Grims, ses plus proches copains, s’amuser deux années de suite avec les nerfs de quelques millions de bestioles ahuries contraintes d’annuler leurs vacances et de reporter leurs déplacements d’un bout à l’autre de la planète. Alors forcément il voit rouge. C’est à son tour de se dégourdir en rigolant. Lui aussi aimerait jouer avec ces curieux volatils qui l’ont peut-être réveillé en sursaut à force de le survoler chaque jour en se délestant de leur fiente hyrdrocarburée. Il pourrait fort bien prendre rapidement sa revanche. La volaille métallique cherchera alors à l’éviter dès qu’il exhalera son haleine cendrée. Et nous vivrons notre troisième éruption volcanique en l’espace de trois ans.