L’Islande vu par… Louise, qui n’y vit plus !

Le vent glacial me réveille tout à fait, et soudainement, l’infini s’étend sous mes yeux. C’est l’Islande. La roche lunaire ondule à perte de vue, jusqu’à la crête des glaciers que l’on devine à l’horizon. Les pics des montagnes transpercent le ciel d’une pureté parfaite, tandis que les couleurs rampent, se rencontrent et se heurtent, dans une explosion aveuglante des contrastes. Le rouge et le brun de la roche, le blanc des glaciers virant au gris, le bleu foncé de la mer s’emparent de moi, m’imprègnent jusqu’à couler dans mes veines. Mes deux yeux ne me suffisent plus pour tout voir, je voudrais embrasser le paysage tout entier, mais il m’échappe, au moment où je crois m’en être emparée il fuit, tandis que ses couleurs se font toujours plus vives, son appel toujours plus puissant. L’idée, ou plutôt l’intuition du sublime s’impose à moi. La logique entière du monde, de l’ordre de l’univers, des planètes, des astres, des galaxies, semble trouver son sens et son accomplissement ultime dans le spectacle de la roche à l’infini, qui vient se briser, silencieusement, sur la mer.

Louise de Paris (France)