Solveig Anspach

Sólveig Anspach

Vous vibrez en écoutant leurs chansons, frissonnez en lisant leurs romans, vous extasiez en découvrant leurs créations… Aurore vous raconte les vies pas banales de ces insulaires extraordinaires.

Sólveig Anspach est la plus française des réalisatrices islandaises. A moins que cela ne soit l’inverse. Ses documentaires, ses courts et ses longs-métrages mettent le plus souvent en scène les femmes et l’Islande, au travers de sujets graves qu’elle parvient à aborder sans misérabilisme, ni amertume. C’est ce délicat mélange de gravité et d’humour, voire de dérision, qui confère aux films de Sólveig cette empreinte si particulière.

Sólveig Anspach est née à Vestmannaeyjer, en Islande. Sa mère, islandaise, est la première femme architecte du pays. Un modèle pour Sólveig. Elle lui inspire la conviction que les femmes peuvent tout faire, à condition d’être plus tenaces que les hommes. Elle se souviendra de ce conseil en choisissant la voie du cinéma. Quant à son père, américain, c’est un cinéphile. Il initie Sólveig au 7e Art en l’amenant voir très régulièrement des films.

Après des études de philosophie et de psychologie clinique, Sólveig obtient son diplôme de la Fémis, section réalisation, en 1989. Elle débute alors en réalisant de nombreux courts métrages et documentaires. Sa façon de filmer les personnages tend à dévoiler leur psychologie et à laisser la part belle à la spontanéité et révèle déjà sa sensibilité forte et singulière. Sólveig cultive un cinéma du partage, du lien et de l’implication de son équipe, dont elle attend avant tout de la sincérité. Qu’importe les imprévus ou les accidents de parcours, le tournage prend du sens dès lors qu’à l’instar d’un tissage, chacun a pu intégrer son fil de couleur à la trame générale de la réalisatrice. Cette sincérité, c’est le gage d’offrir des films subtils et intimistes et de mettre en images les chocs émotionnels qu’elle veut créer. Quels que soient les sujets de société abordés, il s’agit de rendre compte de certaines réalités de la condition humaine avec une simplicité qui crédibilise son approche. La maladie («Hauts les cœurs !»), la peine de mort («Made in the USA»), le deuil («Queen of Montreuil»), la guerre (deux courts-métrages sur Sarajevo) ou encore la prison et la marginalité («Par amour», «La Tire» ou «Que personne ne bouge !»), s’inscrivent dans cette volonté.

En 1999 sort «Haut les cœurs !». Le succès est immédiat. Karin Viard obtient le César de la Meilleur Actrice l’année suivante. Dans ce film, elle campe le rôle d’une femme enceinte atteinte d’un cancer, partagée entre le bonheur de devenir mère et la crainte de ne jamais vivre cette maternité. Sólveig décrit ici sa propre expérience de la maladie. Pourtant, malgré la gravité des sujets traités, l’humour n’est jamais absent de ses films. Qu’il s’agisse des tentatives drolatiques réussies du mari d’Emma dans Haut les coeurs, ou plus récemment des aventures inattendues de l’héroïne de Queen of Montreuil, Sólveig prouve qu’il est possible de dédramatiser les hasards malheureux de l’existence. Elle démontre que la dérision permet de ne pas sombrer dans les méandres du désespoir. The show must go on, la vie continue. Sortie en salle en mars dernier «Queen of Montreuil» évoque, tout en finesse et en délicatesse, le thème du deuil. Après la perte de son mari, Agathe tente de surmonter sa peine. Embarrassée par l’urne funéraire, elle recueille chez elle deux islandais autant loufoques que bienveillants. Elle va réapprendre à vivre grâce à eux, et grâce à la présence d’un phoque qui s’est invité dans sa salle de bain. Un phoque qui, en Islande, est à l’origine de nombreuses légendes, dont une fait du mammifère une réincarnation de l’être humain. A travers ce film émouvant et drôle, qui mêle folie douce, humour et poésie, Sólveig perpétue les traditions de son pays.

L’Islande est d’ailleurs omniprésente dans sa filmographie. Sólveig Anspach vit en France mais entretient un lien étroit avec sa patrie. En 2001, elle réalise le documentaire « Reykjavik, des Elfes dans la ville ». En 2003, elle met en scène une autre actrice française, Élodie Bouchez, dans « Stormy Weather » (en sélection officielle à Cannes), une fiction tournée sur son île natale, Vestmannaeyjer, et co-produite par les frères Dardenne. L’histoire est celle d’une étudiante en psychiatrie qui s’attache à l’une de ses patientes. L’île lui inspirera d’ailleurs un autre court qui raconte les rêves et les souvenirs des habitants quinze ans après l’éruption volcanique de 1973. Un séisme que Sólveig a elle-même vécu. Encore l’Islande avec un autre court, «Le chemin de Kjölur», au cours duquel des cavaliers traversent la région la plus désertique du pays. Et puis dans «Haut les cœurs !» à nouveau, le frère de l’héroïne s’invente une vie en Islande, avec cette réplique convenue qui fait sourire les islandophiles : «Les Islandais sont sympas. Ils ne parlent pas beaucoup, sauf quand ils boivent». 2006, nouveau tournage en Islande avec le film le plus déjanté de Sólveig, «Back Soon». Long-métrage hilarant dans lequel on retrouve cet esprit islandais loufoque. L’héroïne, jouée par la poétesse islandaise Didda Jónsdóttir, souhaite revendre son commerce de vente de cannabis pour se consacrer à ses deux fils et quitter le pays. Elle va se retrouver embarquée dans une succession d’aventures aussi rocambolesques qu’incongrues.
Quatre ans plus tard, Sólveig s’essaye au téléfilm avec «Louise Michel, la rebelle». Pour la réalisatrice, c’est une nouvelle occasion de mettre en avant une femme. L’actrice française Sylvie Testud tient parfaitement le rôle de cette rebelle communarde et résistante dans l’âme, qui défia l’autorité française et n’eut de cesse de se battre pour ses convictions.

Récemment, Sólveig a achevé le tournage de son prochain film : «Lulu, femme nue». Actuellement en montage, il est inspiré de la bande dessinée d’Étienne Davodeau. L’histoire est celle d’une jeune femme accablée par une vie qu’elle ne maîtrise plus et qui décide, après un entretien raté, de ne pas rentrer chez elle. Lulu, interprétée par Karin Viard, découvre alors un sentiment de liberté et d’espoir.

Le cinéma de Sólveig Anspach est un cinéma profondément humain et sensible. On pleure, on rit et on s’émerveille de l’esthétique simple de ses films. Cette conteuse talentueuse aime les histoires fortes. La chance du cinéphile, c’est que Sólveig ne s’arrêterait sans doute de filmer que si elle devenait sourde et aveugle. La chose ne faisant partie de ses projets, il nous reste de beaux films à voir en perspective.

Vous n’avez pas vu Queen of Montreuil ? Visionnez la bande-annonce !

http://youtu.be/edBBKAk8jYM

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