Hafnarfjördur. Islande. Là où tout a commencé.

Hafnarfjörður ! Ville de mon implantation en Islande. J’y ai grandi… mon islandais. Je l’ai connue… de trois enfants. Je l’ai taguée… d’aquarelles et d’illustrations. Elle m’a donné en amitié, en sérénité, en l’envie d’être l’un d’eux. Elle m’a invité près de son petit plan d’eau «Hamarkotslækur» aux nombreux cygnes, canards, mouettes, corbeaux et autres espèces volantes, pour m’y reposer et contempler la vie qui se faufile au gré du courant léger. Elle m’a pris par la main pour me promener dans ces ruelles lancinantes, me montrer ses maisons louvoyant par delà les coulées de lave que des décideurs intelligents d’une autre époque ont eu l’inimaginable talent de ne pas raser.

Elle a son parc. Petit, ondulé, mystérieux où un châtaignier malingre et tortueux me salue à chaque fois que je le croise. Il me souffle :

Tu vois j’ai trouvé ma place moi aussi. Ça a été dur mais j’ai réussi à grandir. Les birkitré et autres grenitré m’ont aidé, protégé, soutenu, chamaillé, épaulé pour devenir ce que je suis. Non je ne regrette pas ma forêt feuillue des Charmettes.

hafnarfjordur islande
Fríkirkjan

Il me donne l’envie de croire qu’il vient du bois de mon enfance. Un déraciné qui comme tant d’autres a su s’intégrer. Hafnarfjörður est peuplée d’elfes auxquels tous croient mais que personne n’a jamais rencontré. Ils habitent au carrefour de deux rues ou bien dans un recoin rocheux juste sous l’église protestante Fríkirkjan. Ou alors dans les jardins des résidences privées du vieux quartier. Si on a de la chance, mais la modernité est passée par là, on peut apercevoir un Gaflari. Ces habitants qui sont nés à Hafnarfjörður et qui y vivent prenant cette dénomination alors qu’ils attendaient sous le tympan des maisons qu’on leur donne du travail. D’ou leurs diminutif. Elle m’a fait me promener tout au long de son port et m’a presque donné l’envie d’être pêcheur. Moi qui au moindre roulement de vague ai le mal de mer. Elle a ce charme des grandes villes qui ont sut garder leur âme. Elle est pour moi la ville artistique par excellence. Je n’ai pas rencontré autant d’artistes en si peu d’espace. Être artiste dans une ville d’artistes, parmi les artistes. Tous les métiers d’arts y sont fleurissants. Elle a son festival viking faisant resurgir d’un âge perdu les pères de ces islandais d’aujourd’hui accrochés à leur réseau téléphonique. Elle a Straumsvík où se côtoie le monstre aluminium et la frêle mais robuste ancienne ferme Straumur bâtie en 1926 qui a vu sa fonction changer au fil du temps et de l’humeur des propriétaires.

Je la quitte. Elle s’éloigne… Un fil d’Ariane nous relie… Invisible. Celui-là même, invisible mais cassé, qui aujourd’hui me fait chialer d’avoir perdu si brusquement, sans les connaitre vraiment, des confrères qui depuis tant d’années s’amusaient à manier brillamment un bout de crayon.

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À propos de Jean

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