Tournoi Vestmanien-Episode 1

La semaine dernière, pendant 3 jours, mon fils de 8 ans et moi sommes partis pour un tournoi de foot à Vestmann. C’est lui qui participait, pas moi, dois-je le préciser ?
L’archipel des îles Vestmann : une douzaine d’îles et d’îlots disséminés au sud-ouest de l’Islande, dont Heimaey, la plus grande et la seule habitée, sur laquelle s’est déroulée la compétition. Une dizaine de clubs islandais représentés et environ 600 gamins de 8 à 10 ans prêts à en découdre.
Nous sommes partis en ferry et rentrés en avion : 3h dans un cas, 20 minutes dans l’autre. Indépendamment de son prix économique, le ferry n’a pour seul intérêt que le panorama qu’il offre à l’approche de l’île principale. A quelques centaines de mètres du port, dissimulé derrière deux grands massifs volcaniques, j’ai cru apercevoir, en observant les courbes de la roche sur leurs sommets, le visage agonisant d’une femme, le regard éperdument tourné vers le ciel. Et en s’approchant encore, cette féminine apparition s’est mue en masque de pierre, bouche noire entrouverte et yeux clos. A voir. En revanche, 180 minutes par forte houle à bord de ce type d’embarcation ne favorise pas les vocations de marin. D’ailleurs au regard du nombre de passagers présents sur les différentes passerelles, je me suis interrogé sur l’intérêt d’avoir autant d’espaces couverts. Quoique. Nous étions tout de même en juin.
Au début, les nombreux enfants à bord étaient ravis : ils couraient dans tous les sens, sautaient, montaient, descendaient, jouaient avec les mouvements du bateau. L’océan a vite repris le dessus. En 30 minutes à peine, les mines enjoués ont viré au verdâtre. Tranquillement installé sur le pont, tantôt j’admirais un macareux planeur, flirtant avec l’écume des vagues à quelques mètres seulement de l’étrave, tantôt je voyais défiler des dizaines de silhouettes hagardes, marchant comme des zombies, une boîte blanche en carton dans la main de chacun d’eux. Une boîte destinée à recueillir les traces odorantes et colorées de leurs forfaits buccaux, quand ceux-ci ne finissaient pas directement sur le pont et qui m’a rappelé les emballages servant aux plats chinois à emporter. Curieuse façon de freiner les ardeurs vomissantes de nos jeunes mousses que de leur refiler des contenants évocateurs de nouilles sautées aux crevettes et autres porcs au caramel.
Puis nous sommes arrivés. Il m’a fallu réveiller Pablo, qui s’était confortablement endormi dans les bras fort heureusement musclés de son papa; un papa qui lui, avait fini, moins confortablement, par s’asseoir à l’intérieur, sur un bout de canapé rouge en velours occupé aussi par quelques jeunes couples que les relents gerbiques généralisés ne semblaient pas empêcher de s’embrasser ostensiblement. La petite quarantaine de footballeurs en herbe et la dizaine d’accompagnateurs admiratifs qui formaient notre groupe ont ensuite embarqué dans un bus qui nous a conduit dans nos pénates.
L’esprit d’équipe étant l’une des caractéristiques principales du peuple islandais, c’est tous ensemble et dans la même pièce que nous nous sommes installés. Une sorte de gymnase pour boxeurs, au dernier étage d’un immeuble hébergeant aussi de volcaniques expositions, sur le parquet duquel 50 sacs de couchage ont été posés. Les plus prévoyants – la grande majorité des personnes présentes en fait – avaient même prévu les matelas gonflables. Je ne fus pas de ceux-là. Si bien que ces 3 nuits à même le sol ne furent pas une sinécure. Passons. Nous avons fini par nous endormir vers 1h du matin, la tête dans les paires de gants et les punching-balls suspendus et à proximité d’un ring qui m’a semblé miniature au regard de la taille de l’islandais moyen. Le réveil était prévu vers 6h30, en prévision d’un premier match à 9h00.

(à suivre)

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À propos de eric

Chroniqueur taquin en phase d'apprentissage.

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