Reykjavik-Paris, l’aller simple de Berglind Asgeirsdottir

Me voilà confortablement assis sur l’un des sièges du spacieux bureau de l’Avenue Victor Hugo. Trépied antédiluvien et fort bruyant, appareil photo numérique, objectif… J’installe ce que j’hésite encore à nommer « mon matériel » tant son maniement est abstrait et son efficacité aléatoire.

Berglind Asgeirsdottir est diplomate. La liste des pays dont elle a la charge confine à l’inventaire à la Prévert et suffirait à faire pâlir d’envie les fervents défenseurs du cumul des mandats. Quoique. Contrairement à ce qui se pratique en France, en Islande, la multiplication des fonctions confiées ne va pas de pair avec celle des avantages sonnants et trébuchants. C’est une différence notable qui freinerait sans doute les ardeurs laborieuses de nos Hommes d’Etat*. Je ferme la parenthèse.

Madame l’Ambassadrice et moi allons passer plus d’une heure ensemble. Nous papoterons comme de vieux amis qui se retrouvent après de longues années d’absence. Nous ne nous sommes pourtant jamais rencontrés auparavant. C’est qu’il y a chez cette Dame une gentillesse, une sensibilité, une douceur, une sincérité, une spontanéité, une énergie si prodigieuses qu’elles inclinent à l’épanchement. Berglind a le don de vous mettre à l’aise parce qu’elle est bienveillante. Une qualité rare dont je suppute qu’elle peut être ô combien utile dans l’exercice de sa profession. A la réflexion, je crois que l’Ambassadrice d’Islande en France est une femme qui n’a jamais oublié qu’elle avait été une petite fille. Il suffira pour s’en convaincre d’admirer sa réaction lorsque j’évoque le film Le Petit Nicolas.

Durant cet entretien, je découvrirai combien les régions Françaises en générale et la Bretagne en particulier ont séduit mon hôte; bien plus que Paris en tout cas, si je m’en tiens à la description qui me sera faite de l’accueil calamiteux réservé aux touristes dans les restaurants et les cafés de la capitale. Je comprendrai combien certaines différences culturelles entre la France et l’Islande, au sujet de l’enseignement notamment, peuvent influer sur le comportement des écoliers et les particularités de leur savoir. Et puis j’apprendrai que Victor Hugo, Eric Emmanuel Schmitt, Audur Ava Olafsdottir… comptent parmi les auteurs préférés de Berglind. Quant à Of Monsters and men…

* le cumul des mandats n’existe pas en Islande, sauf pour les Ministres qui peuvent être aussi députés.  Toutefois, les femmes et les hommes dans ce cas sont uniquement payés pour leur fonction de Ministre et non pour celle de député.

À propos de eric

Chroniqueur taquin en phase d'apprentissage.

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