Apprenons à vivre ensemble !

Vous jouez au ping-pong ?

Moi si ! Tous les lundis, de 20h à 22h, je file chez KR pour claquer les baballes jaunes ou blanches avec entrain. Le ski ou le football m’étant malheureusement déconseillé pour des raisons que j’avais détaillées ici en son temps, la pratique du tennis de table m’offre chaque semaine l’occasion de défouler une ardeur contenue le reste du temps. Après une trentaine de minutes d’enchaînements répétitifs visant à améliorer nos coups droits et revers respectifs dans le vacarme des baballes rebondissant avec la régularité de métronomes en concert, la douzaine de pongistes présents entame ensuite un tournoi sans autre enjeu que de filer sa raclée à son adversaire. Le viking sommeille en chaque Islandais qui compte les points. Hier, comme à l’accoutumée, me voilà donc parti pour défendre avec une vigueur toute Gauloise le glorieux passé de Jacques Secrétin, qui soit-dit en passant était moins nigaud que ne le laisse présumer son patronyme.

Vous pourriez être tentés de me dire :

« pourquoi te faut-il de la vigueur pour taper dans une balle de 3 grammes avec une raquette pour nain ? »

Et vous n’auriez pas tort.
Le problème tient au fait qu’à l’inverse de l’un de mes adversaires d’hier, qui me renvoyait chacune des baballes jaunes ou blanches en ne bougeant que son avant-bras telle une marionnette immobile et désarticulée stationnée à quelques centimètres de la table, moi je bondissais, sautais, m’élançais, penchais au rythme des assauts répétés de celui d’en face, qui me baladait à droite, puis à gauche et dont je percevais l’esquisse d’un sourire satisfait et justifié.
D’autant plus justifié que le bonhomme en face de moi ne pouvait se mouvoir qu’en actionnant les roues de son fauteuil.
L’anecdote mise à part, j’ai pris conscience qu’en France, à supposer qu’une telle rencontre ait pu avoir lieu (ce dont je doute), j’aurais certainement cherché à laisser gagner cet adversaire-là. Alors ? Alors il faut croire que certaines bonnes habitudes ont le pouvoir de gommer certaines différences. Il faut croire aussi que le fait de retrouver chaque semaine ce brillant joueur-là, prêt à me donner une nouvelle leçon de ping-pong, m’a permis de devenir moins con.

À propos de eric

Chroniqueur taquin en phase d'apprentissage.

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3 comments

  1. Je crois que tout est dans la perception. «Le défi reposait sur les épaules de qui?» On vit avec des paradigmes mais la vie nous rappelle souvent à l’ordre d’une manière inusité. Et meilleur chance pour ta prochaine joute.

  2. « la différence est dans le regard de l’autre », c’est exactement ça Roger !

  3. Belle leçon de vie Lislandais, la différence est dans le regard de l’autre…. Moi – même, parent d’un enfant autiste je ne puis qu’ approuver

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